CES 2019 : avec ses solutions de paiement mobile, Silkpay permet aux Chinois de conserver leurs habitudes quand ils voyagent.

 

Article original paru sur L’Usine Digitale.

Silkpay souhaite faciliter la vie des touristes chinois en leur permettant de conserver leurs habitudes de paiement à l'étranger. La start-up qui a déjà séduit Alibaba sera présente pour la première fois au CES de las Vegas, du 8 au 11 janvier 2019.

Au cours d’un voyage en Chine en 2015, Annie Guo comptait régler une course de taxi en espèces. Elle ignorait à quel point le paiement mobile s’est développé dans son pays d’origine. "On m’a tout de suite indiqué que c’était ma seule option", se souvient-elle. À son retour en France, où elle s’est installée en 2001 pour étudier à l’école des Hautes Études Commerciales (HEC), elle s’est rendu compte de "l’incroyable opportunité à saisir". C’est le début de l’aventure Silkpay.

Inciter les touristes chinois à consommer

Créée en juillet 2017, cette start-up parisienne entend permettre aux touristes chinois en voyage en Europe de conserver leurs habitudes de consommation. Elle signe, avant même son lancement, un partenariat d’envergure avec le groupe Alibaba pour proposer sa solution de paiement électronique aux commerçants français. Alipay, utilisée par 550 millions de consommateurs chinois, a été déployée dans de premiers commerces du célèbre boulevard Haussmann dès janvier 2017. S’en est suivi quelques mois plus tard WeChat, l’application au milliard d’adeptes.


La force affichée par Silkpay: son adaptabilité à des besoins et des budgets aussi variés que ses clients, qui vont du groupe de grande distribution à la pharmacie de quartier. "Techniquement, la solution n’est pas difficile à mettre en place, assure Annie Guo. Nous attribuons à chaque commerçant un QR code statique, qui lui est propre. Il n’a qu’à l’afficher sur son comptoir. Le client procède ensuite au paiement en scannant celui-ci avec son téléphone via Alipay ou WeChatpay."


Grâce à une levée de fonds de 560 000 € annoncée en janvier 2018, Silkpay a développé une application d’encaissement pour ses clients commerçants. Celle-ci leur permet de contrôler sur leur tablette l’ensemble des transactions effectuées, mais aussi de scanner directement le QR code du client en cas de besoin. C’est également un outil pour adapter sa communication digitale à la clientèle chinoise.

40 millions d’euros de transactions au compteur

Italie, Allemagne ou Espagne: la jeune pousse entend bien fleurir sur d’autres marchés européens. En amont du CES, auquel elle participe pour la première fois, de nombreuses sociétés lui ont sollicité un entretien lors du salon. "Les grands exportateurs se montrent intéressés, dans les domaines du luxe, de la cosmétique ou du vin par exemple. C’est aussi le cas de groupes comme Casino, avec qui nous collaborons déjà", avance Annie Guo. Silkpay a de quoi attester de l’efficacité de sa solution: elle a traité quelque 40 millions d’euros de transactions en deux ans.

S’envoler à Las Vegas représente non seulement l’opportunité de nouer de nouveaux partenariats, mais aussi de gagner en visibilité. Hébergée par le Village by CA, la start-up annoncera la mise en chantier de deux projets. "Nous souhaitons offrir à nos commerçants partenaires la possibilité d’ouvrir des comptes bancaires virtuels", explique Annie Guo. Une astuce qui permettra à certains d’entre eux de minimiser les importants taux de change auxquels ils sont soumis. Au lancement, une vingtaine de devises devraient être prises en charge. Silkpay formulera par ailleurs une demande pour obtenir sa propre licence de paiement européenne en 2019. De quoi prendre un peu plus d’indépendance vis à vis de ses prestataires.